Avec Victor Hugo

"Ne suis-je pas à toi ? Qu'importe,

Quand sur toi mes bras sont fermés,"

L'Achéron, même s'il m'emporte,

Je me sais être pour t'aimer.

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"Laisse donc, ô ma douce muse,

Sans le regretter un seul jour,"

Tes doigts dans ma barbe confuse,

Tes mains sur mes poignées d'amour.

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"L'amour, c'est le cri de l'aurore,

L'amour, c'est l'hymne de la nuit."

Tu m'ouvres ton aube sonore,

Ta nocturne voie qui unit.

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"Tous ces vieillards, les ifs, les tilleuls, les érables,

Les saules tous ridés, les chênes vénérables,"

Font bruire leur âge pour ce poirier à fleurs :

Hommage des bois mûrs à l'offerte blancheur.

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« Sur la bouche ouverte des roses

Et sur les lèvres de Platon »

Naissent des parfums qui arrosent

L’ombre d'un pétale en deux tons.

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“Dans l'azur qu'aucun souffle orageux ne corrompt,”

Se murmure un idéal si pur qu'il se rompt.

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"Puisque j'ai mis ma lèvre à ta coupe encor pleine,

Puisque j'ai dans tes mains posé mon front pâli,"

J'endure désormais la transperçante peine

Dès que tu es trop loin pour soigner ma folie.

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“Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,”

J’étreindrai la rosée, cristalline compagne.

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"J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps."

Reste mon horizon ou l'âcre néant gagne.

Enfouis-moi tout en toi, mon vital exaltant.

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"Nous vivons tous penchés sur un océan triste.

L'onde est sombre. Qui donc survit ? qui donc existe ?"

Le poids de l'impossible attire vers le fond,

L'air qui manque, plus un éclat, l'âme se rompt.

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"Il s'enfonçait dans l'ombre et la brume, effaré,

Seul, et derrière lui, dans les nuits éternelles,"

Croissaient les décombres d'une vie torturée

Par l'interdit dessein, par l'horizon sans elle.

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"Je dis que le tombeau qui sur les morts se ferment

Ouvre le firmament ;"

Mais que ton absence ronge mes os, mon derme,

Dilate mon tourment.

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"Paris, morne et farouche

Pousse des hurlements"

Sous les coups de sang louches

De jaunâtres déments.

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